Vous est-il déjà arrivé de penser que vous n'êtes pas aimable ?
D'avoir peur de vous engager dans une relation une fois que vous sentez que vous vous attachez à la personne aimée ?
De songer à prendre l’initiative de quitter votre partenaire juste parce que vous vous dites que si ce n'est pas vous, c'est lui qui partira ?
De rester dans une relation affective qui vous fait souffrir espérant qu’un jour votre partenaire change de comportement à votre égard ?
D’avoir peur de renoncer à votre relation juste pour ne pas se retrouver seule ?
Si vous répondez positivement à ces questions, vous êtes sans doute touché par la blessure de l’abandon.
Le concept des 5 blessures de l’âme (rejet, abandon, humiliation, trahison, injustice) a initialement été mis en lumière dans les travaux de recherches du psychiatre américain John Pierrakos , lui-même inspiré de Wilhelm Reich, médecin, psychiatre, psychanalyste autrichien. Lise Bourbeau en hommage aux auteurs précédemment cité à expliciter ce concept à plus grande échelle dans son livre « Les 5 blessures qui empêchent d’être soi-même » que je vous invite à lire.
C’est dans ce concept qu’aujourd’hui, nous portons la réflexion sur la blessure d’abandon spécifiquement car elle suscite bien des difficultés dans les relations affectives.
D’où vient la blessure d’abandon ?
L’origine de la souffrance de l’abandon est le résultat de plusieurs facteurs que nous pouvons énumérer comme suit :
• Stade fœtal : le fœtus peut ressentir la blessure d’abandon lorsqu’il est le fruit d’un parent non désirant ou lorsque il perd son jumeau.
• Stade la première enfance : à cette phase l’abandon peut être ressenti principalement avec le parent du sex opposé.
• Si ce dernier ne désire pas l’enfant ;
• Quand l’enfant est éduqué par un tiers ;
• En cas de séparations familiales ;
• Un changement affectif dû à la naissance d’un autre enfant ;
• un enfant surprotégé (endant roi) ;
• Absence d’un parent à cause d’un décès, une maladie, parent alcoolique etc.
Une blessure peut aussi naître d’un chaos émotionnel qui a été vécu seul par l’enfant. Livré à lui-même il ne partage son mal avec personne d’où l’enracinement des sentiments du rejet et d’abandon. Ayant l’impression d'être abandonné, rejeté, pas aimé et sous-estimé il devient souvent un « être abandonnique » (avoir peur d’être abandonné).
Ce traumatisme rebondira dans notre vie d’adulte à l’issu de toutes expériences (mineure ou majeure) telles que : deuils, divorces, séparations, mutations professionnelles d'un conjoint, d'un enfant, désaccords, etc.
Quelles sont les conséquences de cette peur d’abandon et comment elle se manifeste ?
La peur d’abandon peut se traduire par des attitudes sociales diverses :
• Le besoin de reconnaissance de l’autre ;
• Le comportement agressif ;
• Des attitudes affectives telle que la dépendance amoureuse et le sentiment de culpabilité ;
• La co-dépendance (fuir l’autre tout en se nourrissant de sa dépendance) ;
• Excès de jalousie ;
• Un profil hypersocial ;
• Une inquiétude permanente dû au sentiment de vide affectif ;
• Le sentiment d’injustice et d’impuissance etc.
Ainsi le souvenir d’un abandon mal vécu, non surmonté ou trop vite refoulé dans la petite enfance a des répercussions dans l’âge adulte, il peut amener à une dépendance extrême et infantilisante.
En effet l’enfant grandit avec l’idée qui peut être abandonné et pour éviter ce risque il pense devoir s’y adapter en faisant tout pour ne plus vivre ses traumatismes d’enfance.
Par ailleurs, l’enfant blessé essaiera entre autres de satisfaire les besoins de son entourage en ignorant les siens. Il refusera n’importe quel type d’engagement sur le long terme ; qu’il s’agisse, d’une amitié, d’une relation ou d’un emploi.
Outre, il sera persuadé d’être un bon à rien et que les autres seront au-dessus de lui, étant donné qu’il ne reçoit pas l’attention dont il a besoin. Il deviendra addictif à de nombreuses choses comme l’alcool, les jeux, le sexe, le travail… refusant toute forme d’engagement durable (pas de CDI, pas de mariage, pas de crédit sur 20 ans, pas d’enfants…) Enfin, il sera prêt à subir n’importe quelle forme d’irrespect tant qu’il ne sera pas abandonné.
Quelles sont les solutions face à la peur de l’abandon et comment sortir de ce schéma ?
Dans la plupart des cas, la souffrance « relationnelle » dans la vie quotidienne est liée à une blessure d'abandon. Cette blessure correspond au sentiment de ne pas être aimé comme nous le voulons. Bien entendu l’abandonné ne sait pas associer le terme d'abandon à son mal-être. Faute d'amour, et de rejet par les personnes aimées. Il lui arrive à penser qu’il n’est pas aimable, Il a alors la peur constante de se retrouver seul d'être abandonné par les êtres chers.
En fin Inutile de chercher à l’extérieur ce qui nous manque à l’intérieur. Nous cherchons éperdument à compenser le manque de nourriture affective en essayant de puiser ou de soutirer aux autres des bribes d’affection.
« L’abandonné » manque de confiance en soi et d’estime personnelle. Il n’agit que dans un rapport subjectif. Il lui faudra apprendre à porter un regard objectif dans les relations et à se donner de l’amour. Comment ?
Il s'agit d'aller au-delà des barrages mentaux, c’est-à-dire aimer sans crainte d’être abandonné tout en appliquant les démarches suivantes :
• Redécouvrir notre corps physique et nos sensations ;
• Comprendre d’où viennent nos peurs et nos angoisses ;
• Réapprendre à vivre nos émotions ;
• Porter une analyse sur les conséquences comportementales ; qui se traduisent par des attitudes sociales et affectives souvent extrêmes.
Par ailleurs Reprendre contact avec notre être profond, c’est le premier pas à faire pour nous épanouir dans nos relations. Ce qui crée la souffrance, ce n’est pas l’émotion, mais le blocage de l’émotion imposé par le mental.
Les outils du développement personnel entre autre la PNL peuvent venir en aide afin d’améliorer notre image de soi, développer notre confiance en soi et nous apprendre à gérer nos émotions, etc.
Apprendre à prendre soin de nous-mêmes au quotidien et à nous mettre l’échelle de nos priorités pour nous libérer de nos blessures d’hier.
Seule la personne souffrante est capable de contenir sa blessure de l’abondant en faisant de l’Amour la finalité de son parcours de guérison.
Hana Dayan 💕